Calvin Kardin, derrière la scène et le monde drag queen : amour, famille, acceptation de soi… #033
Derrière la scène, la drag queen Calvin Kardin nous partages ses défis de la vie civile, son parcours de vie et d’acceptation, amour et famille. Calvin partage son expérience de l’équilibre entre son identité d’artiste et celle de l’individu, mettant en lumière le pouvoir de l’amour et de l’acceptation au sein de la communauté.
À travers son histoire, Calvin incarne l’espoir et la résilience dans la quête de son identité.
2 ÉPISODEs DE LA MÊME SÉRIE WEB Histoire de Drag Queen :
Dans cet épisode, nous poursuivons la conversation fascinante avec Calvin Kardin, une figure emblématique de la scène drag à Nîmes. Nous abordons le processus de démaquillage et le retour à la vie civile, tout en explorant des sujets essentiels liés aux pratiques LGBTQIA+. La dynamique de cette discussion offre une perspective intimesur l’équilibre entre sa vie professionnelle et personnelle, ainsi que sur ses réflexions profondes sur l’identité, l’amour et l’épanouissement.
Calvin partage son expérience sur le fait de se démaquiller, une transition qui, au début, représentait un moment de séparation d’avec son personnage scénique. Cependant, ce processus a évolué en une source de joie et d équilibre. Il souligne l’importance d’accepter et d’apprécier les deux aspects de sa vie – celle de Julien, l’individu civil, et celle de Calvin, l’artiste drag. Cet équilibre se traduit par une complémentarité où chaque facette nourrit l’autre, contribuant à son épanouissement personnel et artistique.
Au fil de la conversation, Calvin évoque le pouvoir de l’amour et de l’acceptation au sein de la communauté LGBTQIA+. Il rappelle à quel point il est crucial d’être entouré de personnes bienveillantes et ouvertes d’esprit. Il raconte comment son coming out a eu lieu dans un environnement familiale lumineux, bien que le chemin vers l’acceptation ait été semé d’embûches, reminiscences des temps où être soi-même était considéré comme tabou.
Nous plongeons également dans des sujets plus larges, notamment la diversité au sein de la communauté LGBTQIA+ et la tendance à se diviser autour de questions identitaires. Calvin insiste sur l’importance de l’unité face aux défis sociaux, en mettant l’accent sur la nécessité de bienveillance et de dialogue. Il aborde le thème de l’entrepreneuriat, partageant son parcours d’artiste devenu homme d’affaires, et la manière dont il a su allier passion et profession en créant une société qui combine nettoyage et événements.
Ce mélange d’activités lui permet de vivre de sa passion tout en mettant en lumière l’importance de s’engager dans des projets qui font sens. Nous discutons aussi des défis financiers et créatifs auxquels il fait face, ainsi que des plaisirs et des peines que l’on rencontre en tant qu’entrepreneur dans le milieu artistique.
Enfin, Calvin évoque la question cruciale de l’amour, de la fidélité, et de l’acceptation dans les relations, mettant en avant que chaque couple doit définir ses propres termes. Sa vision est claire : il s’agit d’être fidèle à soi-même avant d’être fidèle à autrui, et cela nécessite un travail intérieur profond.
À travers cette discussion, Calvin Kardin incarne l’espoir et la résilience, tout en étant un exemple vivant de ce que cela signifie d’être authentique, engagé et proactif dans la quête de sa propre identité dans un monde qui évolue constamment.
Dans ce podcast inspirant, nous entrons dans l’univers scintillant de la drag queen et entrepreneure Calvin Kardin. En démaquillant son visage, elle révèle non seulement sa peau mais également son cœur et ses expériences personnelles touchant à l’acceptation, à l’amour, et à l’équilibre entre sa vie civile et sa vie sur scène.
Le miroir de l’authenticité
Te démaquiller symbolise plus qu’un simple retour au civil – c’est une porte ouverte vers ton authenticité. Comment ce geste quotidien peut-il mener à une introspection profonde et inspirante?
L’épanouissement au quotidien
Loin des paillettes, la vraie joie se trouve dans l’équilibre trouvé entre vie professionnelle et personnelle. Calvin partage son secret pour rester épanoui et trouver du plaisir dans chaque aspect de sa vie.
Changer de peau, pas d’identité
Partons à la découverte du métier de drag queen et de ce qu’il révèle sur la personnalité de ceux qui l’exercent. Calvin nous explique comment il est possible de se métamorphoser sans perdre son essence.
L’entrepreneuriat comme quête de liberté
Entre les chiffres et les strass, Calvin a trouvé sa voie dans l’entrepreneuriat. Comment conjuguer passion et profession quand on est une drag queen?
LGBTQIA+ et solidarité
Au cœur de la communauté LGBTQIA+, il existe des frictions mais aussi des moments de solidarité profonde. Comment créer un espace d’acceptation mutuelle et pourquoi celle-ci est cruciale?
L’amour et le respect propres
La quête du bonheur commence par l’amour que tu te portes. Calvin nous offre une vision rafraîchissante de l’amour propre et de l’acceptation familiale face à l’homosexualité.
Cette réflexion s’étend sur plusieurs dimensions de l’existence de Calvin, de son identité de drag queen à son rôle dans la communauté LGBTQIA+. Chaque histoire, chaque anecdote, est un rappel puissant que respecter les autres commence par se respecter soi-même.
Transcription du podcast
[0:00] Et ben écoute nous voilà dans la deuxième partie de cette discussion avec Calvin Kardin donc tu le vois on est juste après avoir tourné la première partie alors c'est un peu spécial pour moi ce que l'on parle face au miroir regarde la caméra parce que l'idée c'est d'accompagner calvin dans son process de démaquillage du retour vers le civil et en profiter pour discuter avec toi des des pratiques LGBT, homo, drague, etc. Au fur et à mesure que tu te démaquilles, etc. Donc bienvenue, Calvin Kardin, pour ce second épisode. Merci encore pour ce temps, cette authenticité. Et bienvenue à toi qui nous regarde dans ce podcast homoeureux.fr que tu peux retrouver sur Deezer, Spotify, Apple, etc. Et sur YouTube, entre autres. Et je propose une ressource à télécharger en ligne pour t'aider à être plus épanoui dans ton quotidien. Tu parlais justement d'épanouissement tout à l'heure. Est-ce que c'est agréable de se démaquiller et de repasser à la vie civile ? Ou est-ce qu'il y a comme une sorte de « Oh non, je n'ai pas envie encore. » Alors, maintenant, ça va. Au début, franchement, quand j'ai commencé, au début, chaque fois que je me démaquillais, je disais au revoir à Calvin, en fait, quelque part. C'était un peu particulier. Et c'est vrai que depuis, je m'en amuse, en fait. C'est vrai que du coup, il y a toujours un peu ça qui se fait.
[1:23] Mais toujours un peu ce sentiment là mais du coup c'est cool aussi parce qu'en fait j'ai aussi trouvé un équilibre grâce à ce métier là j'ai trouvé un équilibre de vie en fait de vie au quotidien où je me dis qu'en fait j'ai un taf que j'aime tellement, donc du coup c'est plutôt cool de passer de l'un à l'autre et surtout que maintenant je ne dis plus au revoir à Calvin parce que du coup je me suis enfin rendu compte après quelques mois, c'était il y a deux ans maintenant, mais je me suis rendu compte, en fait, que du coup.
[1:59] Calvin c'était aussi mon quotidien en fait et peu importe pourquoi, comment, soit sur les réseaux, que ce soit dans les discussions, etc. Il y a toujours ces messages que je transmets, il y a toujours un peu tout ça qui se passe en fait. Et du coup en fait c'est toujours un peu sympa en fait de garder ces deux aspects, mon aspect civil et mon aspect drague en fait toujours réunis en fait. C'est juste un équilibre en fait, c'est les vases communicants. Du coup quand l'un se vide hop là l'autre se remplit un peu et... L'un nourrit l'autre aussi ?
[2:26] Toujours, toujours bien sûr. en fait du coup il ya le civil en fait julien va apporter énormément à calvin et calvin a remporté normes ingénieurs parce que du coup les valeurs de julien sont donnés à calvin et, réciproquement du coup donc du coup là c'est plutôt pas mal pour resituer donc ton nom de scène c'est calvin Kardin on te retrouve sur facebook instagram tik tok snapchat snapchat.
[2:50] Bref tous les réseaux inimaginables mais se trouvent sur des performances dans différents des différents bars et lieux et tu vis à nîmes du coup c'est ça on tourne d'ailleurs dans ton studio à nîmes mon petit atelier des merveilles exactement et qu'est ce que et pour toi c'est donc du coup cette vie cette bascule aujourd'hui à ce fait naturellement en tout cas tu es plus à l'aise on va dire et vice versa quand tu dois te transformer donc en calvin kardin déjà tu dis transformer ?
[3:23] Transformer, ça fait trop rapport au transformiste qui est une famille qui est une grande famille d'artistes de scène où le transformiste va avoir les codes du transformisme soit de ressembler vraiment à une personne, pour les performances de ressemblance, c'est logique ou les revues transformistes avec les grandes plumes, Paris c'est magique et c'est top mais c'est une autre discipline donc du coup plus en mettant ma tenue de travail en fait tout simplement tu as bossé c'est ça exact avec un max de joie et de kiff exactement ce que tu adores dans ce que tu fais et alors c'est on dit le meilleur moyen de ne pas travailler c'est de faire ce qu'on aime exactement et donc on est là dedans et où est ce qu'il ya comme des contraintes qui vente de tracasse ou de goûter dans le temps passé à part la compta bien sûr j'imagine ça c'est encore autre chose mais baisser j'ai toujours un métier de jour entre guillemets ou du coup je gère une société nettoyage et ça Ça ne se voit pas au miroir, mais le carrière. Et du coup, c'est vrai que parfois, il y a ce que je fais au quotidien qui peut coincer par rapport à mes shows. Et du coup, c'est parfois la partie la plus contraignante à gérer. Mais sinon, à part ça, franchement, non. On l'évoquera dans cette discussion, si tu veux bien, cette partie entrepreneur.
[4:41] Parce qu'effectivement, c'est quelque chose qui me concerne beaucoup. Puis j'aime bien parler d'entrepreneuriat, parce que je trouve que derrière l'entrepreneuriat, il y a beaucoup de notions d'autonomie, d'épanouissement, qu'il y a des choix importants à faire. C'est une notion d'équilibre aussi. C'est ça. Et j'ai envie de parler avec toi d'amour, de couple, de s'assumer. Pourquoi pas d'évoquer aussi la notion de la communauté LGBT, parce qu'il y a beaucoup à dire, l'écrivage, le transgenre, les LGBTQIA+, etc. Il y a beaucoup d'autres choses. Et puis un peu de comment tu vois ton avenir par exemple, tu nous as partagé d'ailleurs que tu avais acheté cette maison là donc le challenge c'est de vivre aussi, ta passion et ton métier il y a plein de sujets comme ça qu'on peut aborder maintenant ce que je te propose c'est d'en parler mais plus confortablement allez ça marche, c'est bon pour toi ? let's go.
[5:31] Elias, Kelvin du coup on est un peu plus intimiste alors du coup pour des raisons techniques je ne serai pas sur le champ de la caméra mais c'est pas grave Ce qui compte c'est que tu nous partages un peu ta vie et tout ça.
[5:42] Je te propose de commencer par l'amour, parce qu'on en a parlé beaucoup tout à l'heure. On a parlé d'amour, de bienveillance, dans la première partie, que je te propose d'ailleurs de retrouver, toi qui nous écoutes, sur YouTube, où tu voyais Kelvin justement en drag queen. L'amour c'est quand même un grand sujet, tu parlais beaucoup de bienveillance, d'acceptation, de contribution, et en premier milieu, tu nous avais évoqué tes deux cousins qui t'ont beaucoup aidé, tes parents aussi qui t'ont inconditionnellement accueilli. C'est ça.
[6:13] Justement, ce qui m'intéresse, c'est qu'au moins heureux, on parle de s'assumer, d'être bien dans notre communauté et puis bien sûr dans notre famille. Dès le début, tu as été assumé dans ta famille, tu as dit que tu étais gay. Ça s'est dit au fur et à mesure. Il y a eu des étapes. Plus ou moins facile à comprendre, à accepter de part et d'autre. Mais là, le résultat, c'est qu'aujourd'hui, depuis quelques années maintenant, tout se passe pour le mieux. Je me permets, alors, tu me dis si tu as pas envie de répondre, on parlera d'autre chose. Mais, qu'est-ce que je voulais dire ? Toi, tu sais que t'es gay depuis... Depuis toujours. Depuis toujours. À l'école, déjà, t'avais déjà des... J'ai pas eu de fausses étapes hétéro, rien de fou, donc non, non, voilà.
[6:56] Et pour toi, c'était normal comment tu le vivais à l'époque j'ai toujours été en fait quand mes parents m'ont éduqué dans ce sens où on doit aller naturellement vers les choses oui qui sont qui nous attirent au coq soit j'ai par exemple j'ai jamais vraiment aimé le poisson ma mère a essayé plusieurs fois voilà c'est pareil voilà jamais mais la moule oh quelle vulgarité voilà et du coup non voilà c'est juste que du coup il n'y a pas eu cet attrait là pour les filles j'ai toujours trouvé les femmes belles les femmes sublimes des femmes qui s'assume et en fait les premières références qui me viennent de ma génération c'est parker dans le caméléon du coup avec ses manteaux en cuir c'est en aiguille en permanence je vois pourquoi ça m'a inspiré mais où le cordelia d'un beau fille enfin voilà où les soeurs aliouel enfin voilà quoi c'est toutes ces femmes m'ont toujours j'ai toujours trouvé belle magnifique etc depuis même d'ailleurs ça me revient diane harry d'un chapeau mais pour autant comme m'a pu dire un de mes ex c'est pas parce que je trouve le tableau joli que je vais le ramener dans mon lit, et du coup c'est vrai que c'est quelque chose qui est complètement inviolable et du coup à l'adolescence ce qui est naturel pour toi, Ça a été autant naturel que non assumé parce que du coup, adolescence dans les années 90.
[8:15] Où c'était compliqué de s'assumer. Il y en a beaucoup qui l'ont fait pour moi, comme mes cousins. On le retrouve dans le podcast précédent où j'étais en drague. Oui, donc tu dis qu'ils étaient très sportifs et tout. C'est ça. Donc un couple de jumeaux gays. C'est ça. Et du coup, eux sont beaucoup plus assumés facilement, en tout cas de manière externe que moi. Ils ont eu leur expérience de vie aussi qui n'a pas été aisée non plus sur tous les plans mais du coup ils ont ils sont infranchis beaucoup plus tôt que moi du regard d'autrui en fait alors du coup tu le casse et tu disais aux copains et copines que tu étais les filles tu racontes je veux je parlais pas en fait je me parlais pas du tout d'accord question tomber départ c'est ça les faire le haut sport on parle souvent des vestiaires l'on chante énormément les têtes un peu plus critique j'avais de la pudeur par rapport aux vestiaires par contre mais même encore maintenant en fait parce que du coup j'avais cette peur de gêner par le regard en fait de gêner par le regard en gros de bain avec un de canton et plusieurs dans un vestiaire à poil et pendant les douches même de focus sur sur un mec nu en fait et de le mettre mal à l'aise parce que ben lui il va pour se doucher pas pour se faire mater du coup chose logique et du coup il y aurait il y aurait il ya eu potentiellement cet aspect là en fait mais qui est encore aujourd'hui d'actualité quand je vais à la salle de sport que je prends une douche après ben voilà je ressors bien en fait et je vois là et j'espère pas croiser.
[9:38] Ma capole dans les vestiaires le nola mais du coup elle est cette pudeur là en fait qui est propre à moi en fait et non pas ma sexualité mais du coup voilà quoi c'est ça a toujours été un peu comme ça et je pense que ça a été la même peu importe qui j'étais en fait mais c'est du coup il y avait cette gêne supplémentaire entre guillemets de la peur que l'autre se dise ah il va voir nos péchons ou quoi non pas forcément en fait oui c'est comme le métier homme-femme et du coup la première fois que tu as commencé à le dire tu t'en souviens ? Je crois que c'est pas moi qui l'ai dit c'est une fille avec qui j'étais à l'école primaire comme il y a force non en fait qui m'a dit je sais plus quel terme elle avait utilisé, mais elle avait déjà ressenti en primaire donc on était en CM1 ou CM2 et je me souviens de la cour elle m'a dit mais toi t'es homosexuel.
[10:38] Tu savais ce que c'était à l'époque ? On connaissait plus ou moins tous les insultes qui allaient avec, mais on n'avait pas forcément cet aspect sexualisant. J'étais un enfant, donc je n'avais pas de vision sexuelle derrière. Mais peut-être que j'avais déjà une attirance ou un regard sur les garçons de mon âge. Mais est-ce que tu savais ce que c'était ? Je t'explique mon histoire pour expliquer. en gros moi j'ai commencé à vivre avec des garçons sur mes 25 ans avant j'étais marié j'ai eu un gamin et mes premières histoires mes premiers amours c'était avec des garçons en fait quand j'étais ado mais à aucun moment il m'est venu à l'idée que j'étais homo en fait à aucun moment pourtant j'ai une famille extrêmement ouverte très cultivée très tolérante mais vraiment pas fait c'était vraiment quelque chose de parents paysans agriculteurs philosophes mal en peintre, et c'est que quand j'ai rencontré le premier garçon avec qui j'ai voulu vivre quelque chose avec qui j'ai vécu pendant 5 ans d'ailleurs, je me suis dit bout de 6 mois, bon attends David deux mecs qui vivent ensemble c'est des homos ah bon alors je suis homo c'est comme ça que j'ai enclenché le truc, au début je disais j'ai rencontré juste quelqu'un, un humain, pas un sexe c'est comme si j'étais présenté à mes soeurs d'ailleurs, donc tu vois j'étais naïf je savais même pas que ça existait je savais que ça existait quelque part à l'extérieur mais je l'ai jamais internalisé en fait, Est-ce qu'il y avait quelque chose un peu comme ça pour toi ? Non, parce que du coup, je ne l'ai pas verbalisé.
[12:01] Même quand j'ai commencé à avoir des expériences d'ado, de pré-ado ou d'ado, avec un autre adolescent de mon âge à peu près. Du coup, je n'avais jamais eu de verbalisation de ce terme-là. Je me réunis plus qu'on me dit parce que je n'avais pas ce que c'était. Je n'avais pas testé les deux, donc je ne pouvais pas forcément me dire où... Il n'y avait pas cette binarité. Et du coup, je ne savais pas. Et après, au fur et à mesure, on arrive à l'évidence. Quand on a tiré que par les mecs, on a tiré que par les mecs. C'est comme ça. Mais je n'ai jamais eu à verbaliser.
[12:40] Au bout d'un moment, peut-être qu'aussi, je me suis dit, ouais, je suis pédé. Et quand est-ce que tu l'as dit aux parents, du coup ? Ma mère, j'avais 19 ans. Mon père, j'en avais 21. C'était naturel ? Ma mère m'a posé la question. J'envoyais des gros panneaux. Des gros 4x3. Oui et si jamais voilà gros et si jamais et du coup après ma mère m'a demandé un truc à dieu mais si au mot oui voilà et mon père quelques temps plus tard en fait donc deux ans plus tard ma mère était hospitalisée pour pas trop grave et et j'étais hs je travaillais à cette époque là du coup j'étais vraiment chaos mon père rentrait tard du boulot et il avait une réunion après de travail et du coup quand il est rentré je dis si je dis pas maintenant je dirai jamais ok il est plus ensemble si c'est l'ensemble du coup mais voilà et le fait qu'ils aient pas ma mère parce que du coup j'avais déjà j'avais déjà fait mon communauté auprès de ma mère ça a aidé à ce que l'on soit pareil même configuration entre quatre yeux et du coup je dis à mon père papa je suis, ça explique beaucoup de choses bonne nuit après mon père n'est pas un grand bavard et dans la famille on n'est pas des grands bavards entre nous, donc il n'y avait pas besoin de s'éterniser là dessus s'il y avait des questions il les aurait posées, il les aurait posées à ma mère ils ont fait chacun leur parcours et après avec le temps ils ont rencontré le petit ami que j'avais à l'époque.
[14:05] Et le suivant quelques années plus tard mais du coup voilà et c'est vrai que c'est.
[14:11] Et ça a été peut-être compliqué de leur côté. Et ça, ça s'entend. Tu penses ? Oui, c'est possible. Il y a une acceptation à avoir. Il y a une résilience à avoir aussi. Parce que du coup, de base, les petits-enfants, ce n'est pas prévu. Forcément. Après, au-delà de ça, ils ont compris que, comme beaucoup de gens de ma génération, les enfants n'avaient pas le temps pour ça. Donc, du coup, j'ai des amis qui sont hétérosexuels aussi, qui ne veulent pas d'enfants.
[14:36] Et pour autant, ça a permis à mes parents d'accepter ça. étant fils unique, ça peut être compliqué aussi. Mais eux, ils ont compris que j'avais un intérêt à être heureux. Je me permets d'affiner un peu la question. Tes parents, tu penses qu'ils le savaient ? Je ne sais pas. Je ne sais pas parce que du coup, dans la famille, on est assez factuel.
[14:57] Mon père est d'une famille d'ouvriers. Ma mère, une famille d'agriculteurs. Et on est dans la factualité. Tant qu'on ne dit pas un truc, c'est que la chose n'est pas dite. Et c'est aussi simple que ça. donc peut-être qu'ils se posaient la question peut-être qu'ils ont réfléchi à tout ça, je sais pas mais ça a été d'en parler qui a factualisé la chose au sein de notre famille et du coup après il y a des familles dans lesquelles quand la jeune fait son coming out le parent dit non mais, J'ai des yeux, voilà, j'ai compris quoi. J'ai envie de te dire, quand on me pose la question, en thérapie typiquement, les parents savent.
[15:40] Consciemment ou pas, ils voient la face ou pas, mais ils savent. En fait, nous savons. De manière générale, juste pour rappeler, on a 87% du langage qui est non-verbal, donc les mots, la parole, c'est que 7% du langage, donc après l'intonation, tout le reste passe dedans, comme il y a des mensonges ou les non-dits, ce genre de choses. Et donc ok et ça changeait quoi pour toi de le dire aux parents et après j'imagine de le dire aux entourages mais pas grand chose en fait ça parce que du coup on est les vraies questions c'était est ce que tu es heureux est ce que tu ton travail te plaît ce que voilà est ce qu'il ya tout ça avait tiré en fin de compte est ce que tu as une situation financière pérenne c'est ça les priorités en fait au sein de ma famille ou en gros c est ce que ben tu t'attends d'appartement est-ce que t'arrives à manger tous les jours c'est ça qui pose vraiment question au sein de ma famille c'est pas forcément tous les trucs mais est-ce qu'il faut que tu fasses ça il y a eu des questions forcément, au début, je rappelle qu'on était au début des années 2000 quand j'ai fait mon coming out on est sorti des années 90 ça commençait à être un peu accepté un peu plus.
[16:45] Mais c'était pas non plus il y a eu 20 ans entre cette époque et aujourd'hui, et c'est vrai qu'en 20 ans il s'est passé quand même beaucoup de choses et il ya surtout beaucoup moins de risques beaucoup moins de danger c'est vrai que la première question je pense que peuvent se poser des parents aimants parce que nous n'oublions pas qu'il ya des parents qui devait qu'ils ne devraient pas avoir ce titre là mais n'est pas vraiment la première chose qui se demande c'est est ce que mon enfant est en danger en ayant cette sexualité ou en choisissant le métier de drag queen par exemple je crois que c'est la première des questions qui est qui ce qui arrive dans l'esprit consciemment ou inconsciemment comme tu disais, car il est dans l'esprit d'un parent, est-ce que mon enfant est en sécurité ? Et c'est une base. Et de montrer, tout simplement, qu'il y a cette sécurité-là, ça permet de rassurer. C'est vrai que de l'autre côté, quand on est concerné par le coming out, il faut déjà arriver à l'assumer.
[17:42] Arriver à le dire, et arriver à passer outre ce qui suit le coming out. Donc, les réflexions qu'il peut y avoir, les phrases malheureuses, les coups de sang ou quoi que ce soit, qui sont tristes, mais qui sont comme ça, ça arrive, c'est... voilà. Et les paroles malheureuses, il y en a de part et d'autre en général, en tout cas, ça a été mon cas. Mais c'est vrai que du coup, il faut arriver à passer outre tout ça et se rendre compte, en fait, que c'est juste une petite épreuve, en fait, et du coup, que la petite épreuve, elle permet de vivre épanouie par la suite. Et c'est ça qui est hyper intéressant, qui est hyper aussi compliqué à accepter.
[18:21] Et bien sûr, je ne dis pas que ma vie n'a été faite que de bonbons, de miel et de paillettes, loin de là. Mais c'est vrai que du coup, on s'en fait une force au bout d'un moment, on arrive à passer, à avancer en fait avec ça et à se dire qu'en fin de compte, j'ai la chance, moi ici en France, de pouvoir vivre sans risquer la peine de mort, sans risquer la prison. Rien que ça, c'est une chance énorme du coup. Exactement. Du coup, je glisse un message à ceux qui peuvent nous écouter, justement, qui peuvent être dans une situation un peu compliquée comme ça. Je reçois beaucoup de messages, typiquement d'Ivoiriens, d'un pays Afrique noire, Philippines aussi, également. La dernière en date, c'était une lesbienne qui voulait réussir à vivre sa vie. Elle disait comment je fais pour venir en Europe. Alors, le message que je donne toujours dans ces cas-là, quand on est en danger, c'est instruisez-vous, formez-vous, parce que la compétence donne les moyens financiers. Trouvez-vous un travail qui vous permette justement de mettre de côté et ce travail là vous donner la capacité d'être autonome d'avoir votre appartement de quitter le foyer qui peut être éventuellement nocive voire dangereux l'instruction le travail est un foyer pour vous et après vous aurez l'occasion à partir de cette base sécuritaire de de vous envoler vers un autre pays plus plus accueillant après il ya aussi beaucoup d'associations qui sont plus contactés les assos en ligne exactement c'est vrai que j'ai performé pour famille au grand coeur je vais faire le premier show de Noël en 2023.
[19:51] Je vais faire le premier show de Noël que je ferai une association, c'était auprès de Famille au Grand Coeur. C'est une association qui s'occupe de l'accompagnement et aussi de l'hébergement de jeunes migrants concernés par la communauté LGBTQIA+. Majoritairement, il y a eu beaucoup de jeunes hommes gays ou bis qui étaient accueillis et qui venaient et parfois qui étaient obligés de laisser leur amoureux au pays parce que l'autre n'avait pas pu venir ou était coincé ou était en prison. C'est vrai que ça a été beau de performer pour eux, de rencontrer, de discuter avec ces jeunes-là. C'était très intéressant.
[20:34] Mais vraiment, où que tu sois dans le monde, regarde les associations qui peuvent exister, qui peuvent t'aider, qui peuvent t'accompagner.
[20:41] Il y a beaucoup d'associations qui font ça, qui sont subventionnées pour ça. Donc let's go n'hésite pas car effectivement le dialogue c'est toujours la clé, sans te mettre en danger bien entendu et en France autant plus, en France et Europe on a un réseau qui est très riche au niveau LGBT sur lequel on peut vraiment s'appuyer, on peut parler du refus des assos de base comme ça qui vont agir, mais même contacter des assos, même si c'est pas leur coeur de métier elles auront les ressources elles auront les contacts tout au moins pour pouvoir t'aider à développer et surtout de sentir que t'es pas seul parce que nous sommes jamais seuls, il y a toujours du monde autour de soi et c'est en parlant en en discutant qu'on construit, des choses, je pense, importantes pour sa vie. C'est ça. Et justement, dans ce process un peu, Calvin, de s'assumer, donc je comprends,
[21:31] il y a ce processus progressif autour de comprendre que t'es homo et de vivre. Tes premières rencontres, tes premiers amours, ça a été fluide ou il y a des choses qui ont été compliquées ? Alors, premiers amours, en fait, c'était la génération Caramel, du coup, pour ceux qui ont connu, c'était un chat en ligne à l'époque. Donc, donc un peu comme Messenger de Facebook, mais sur des forums de discussion, du coup. Et ça s'est fait avec un jeune homme que j'ai rencontré sur ce site-là, du coup. Vous habitez où à l'époque, déjà ? J'habitais sur Emarg.
[22:00] Et c'est vrai que du coup, je l'ai rencontré, on est restés ensemble un an et demi.
[22:07] Et c'était quand... Parce que je ne sortais pas dans le milieu, déjà, à ce temps-là. Donc, c'est vrai que rencontrer des gens dans les années 2000, sans Internet ou sans les réseaux militaires à l'époque, mais du coup c'était un peu compliqué de rencontrer.
[22:25] Des garçons c'était quoi tes appréhensions ? Ça veut dire que j'allais officiellement m'assumer ça veut dire que je pouvais me mettre en couple au delà des expériences adolescentes du coup j'allais un peu explorer tout ça et du coup j'allais devoir l'assumer en me mettant en couple avec ce jeune homme à l'époque du coup et c'est vrai que majoritairement les rencontres que j'ai pu faire ont été virtuels dans un premier temps sauf une une plus récemment mais du coup après voilà c'est vrai qu'il ya des choses se font et on se fait un peu comme ça et de d'arriver à passer ce cap là ça ça a été un gros déclencheur en fait pour arriver dans une vie où je commençais peu à peu à sortir du placard en fait le placard je suis resté pas mal de temps parce que j'avais peur de perdre ma famille le le sentiment d'abandon en fait. Alors que non, pas du tout. J'ai vraiment eu cette chance-là d'être...
[23:24] Après, des amis qui s'en vont, ce n'est pas des amis. Du coup, ça, peu importe. Mais c'est vrai que j'avais tellement d'appréhension qui était inutile, qui était futile. Du coup, j'ai eu énormément de chance. En tout cas, moi, à mon niveau, il y a des gens qui n'ont pas cette chance-là. Et je suis encore une fois reconnaissant de tous les côtés pour ces gens qui m'ont accompagné, ces gens qui m'ont dit « Oui, alors, voilà. » Et donc, aujourd'hui, tu as 41 ans. l'amour c'est toujours un sujet pour toi ? c'est une souffrance ? ou est-ce que c'est fluide ? pas forcément.
[24:00] Si tu as suivi l'autre partie du podcast je vais à nouveau citer Roupol je vais traduire en français si tu ne peux pas t'aimer toi-même comment diable pourrais-tu aimer quelqu'un d'autre ? Et c'est vrai que du coup j'ai eu quelques années d'apprentissage de s'aimer soi-même et plus je m'aime moi-même, plus je me rends compte que la vie que j'ai aujourd'hui, si elle se fait sans vie de couple c'est pas un problème parce que du coup j'ai de l'amour j'en reçois de la part de mes amis de mes proches, du public j'en reçois depuis beaucoup de monde et même si parfois c'est sûr que tous les soirs seul dans son lit c'est dur, par le doigt il y a un manque affectif qui se crée et du coup c'est vrai qu'une fois qu'on passe outre ça on s'y fait on se dit c'est bon on avance et en tout cas je suis fier de la personne que je croise dans le miroir tous les jours parce que j'aime beaucoup me regarder dans le miroir mais du coup il y a tout ça qui se fait et le jour où j'aurai un mec qui acceptera mon métier déjà c'est vrai que ça peut être un gros frein, Dès lors que j'aurai ce mec-là et avec qui tout viendra naturellement, ça durera peut-être une nuit ou une vie. Mais ça se fera. Ceci n'est pas une annonce pour l'amour et dans les coulisses du drag. Pourquoi pas, après tout ?
[25:27] J'ai beaucoup de critères, par contre. Je suis très chiant. Mais sorti de ça, c'est vrai que du coup, je suis heureux pour les autres. Quand je vois des gens qui sont en couple et heureux, je suis content pour eux.
[25:37] Pour toi, vivre en couple homo, c'est possible. Bien sûr. Je pose la question, parce que pour beaucoup c'est impossible, voire les gays, ça passe d'un mec à un autre, la fidélité ça marche pas, ça dure pas, etc. C'est des sujets qui viennent régulièrement, c'est pour ça que je veux discuter avec toi. Alors, en fait, déjà il y a autant de définitions de couple qu'il n'y a de couple. Il n'y a pas un couple qui a raison sur un autre. Si un couple se sent heureux en exclusivité, let's go. Si un couple se sent heureux et ça peu importe l'orientation sexuelle du couple si un couple se sent heureux en couple libre mais régalez-vous, régalez-vous ou en polyamour mais peu importe ce qui compte vraiment c'est juste la seule fidélité que l'on doit avoir, c'est être fidèle à soi-même, et justement je parle de congruence toi tu parles de fidélité à soi-même mais c'est ça.
[26:32] C'est quoi tes principes de base de vie auxquels tu ne déroges jamais le respect, ça c'est Aretha Franklin qui depuis qu'elle m'a dit ça depuis qu'elle m'a dit R-E-S-P-E-C-T depuis ça clairement ça reste une valeur qui est énorme pour moi et quand, par accident, parce que majoritairement j'espère en tout cas que c'est par accident, je fais preuve d'irrespect envers quelqu'un, il faut savoir que déjà ça mine encore plus que la personne parce que du coup je me dis putain mais qu'est-ce que j'ai pas dit ou quoi que ce soit, mais voilà et sache toi qui regarde ce podcast, si jamais un jour j'ai une parole malheureuse envers toi ou un acte malheureux envers toi n'hésite pas à m'en parler des gens c'est ça et du coup et du coup non voilà clairement il peut y avoir du bon dans toute discussion et toutes les personnes qui disent ouais lui j'y parle plus ou elle j'y parle plus parce que du coup il ou elle m'a fait ça.
[27:29] Peut-être que du coup juste avant la petite discussion qui fait bien en fait, même si après vous ne vous parlez plus pour autant mais juste de clarifier les choses, de partir voir vos amis au pire et quitte à ne plus jamais se revoir, c'est pas grave c'est pas un drame mais du coup il y a tellement de, on l'a dit tout à l'heure aussi de bonheur et de choses qui peuvent s'accomplir dans le dialogue, tout passe par le dialogue par le dialogue et par le cul des fois, ça aide un peu, mais voilà ce que je dis sur le ton de l'humour mais c'est un peu vrai aussi si tout le monde sur terre était pansexuel et libertin il y aurait quand même beaucoup beaucoup moins de garde mal baisé non non peut-être pas aussi clairement mais du coup il ya quand même beaucoup moins de guerre en fait parce que des fois mais les motifs des gens qui se font la guerre savent même plus pourquoi en fait mais par définition parce que ben il ya tel clan contre tel clan depuis des times immemorial bien sympa en fait on met les gars. La transmission de trauma aussi. Et ok.
[28:28] Pour toi, c'est plus facile d'assumer que c'était humour en drag queen ou quand tu es Julien dans la vie en train de faire tes courses, en train de lâcher le PQ et nous savons. Non, parce que du coup, même quand je fais mes courses, je mate quand même. Donc, le monde est un grinder permanent pour ceux qui ont le rêve de grinder, sinon les autres regardaient sur Google. Mais du coup, c'est vrai que le drag me permet beaucoup de choses, chose le drague me permet aussi de me légitimiser au sein du milieu LGBT c'est vrai que avant de me lancer vraiment à l'époque où je faisais du drague avant d'être d'être au dragueur parentière du coup.
[29:02] Ça m'a permis de découvrir le milieu différemment. J'étais déjà militant en soi, notamment par rapport à la lutte contre le VIH, notamment par rapport à la liberté de prévention, notamment par rapport à la prépo-phobie, pour les utilisateurs de la PrEP, le traitement préventif du VIH. Et c'est vrai que du coup, j'avais tout ça, mais je ne me sentais pas légitime dans le milieu LGBT. Parce que du coup, je n'avais jamais fréquenté, parce que de base, je reste... Là vous ne voyez pas trop mais je suis dans un pôle geek à 300% donc du coup je suis un geek mes week-end vidéo c'est pizza coca et playstation donc du coup, c'est plus mes rythmes de vie des nuits complètes sur World of Warcraft j'en ai connu aussi mais c'est vrai que me lancer sortir, me rendre compte que bon ben oui payer une boisson, une DSP 5€ alors que c'est le prix du pack.
[30:00] Un supermarché bon ben en fait ça aussi c'est aussi cool parce que du coup ça permet de créer du lien social ça permet de voir d'autres personnes et pas forcément que dans le virtuel donc pour toi c'était en fait l'aspect coût du bar c'était un lien essentiel c'était un des, illogismes que j'ai pu avoir à me dire mais pourquoi c'est la même question pour le resto un plat que je vais faire qui sera peut-être moins beau mais bon je vais pas payer 30 balles non plus alors que ben en fait si parce que ça permet aussi de générer du travail tu viens d'une famille modeste, une famille qui m'a appris la valeur de l'argent et qui peut-être les plaisirs devaient être plutôt restreints et contrôlés j'ai jamais manqué de quoi que ce soit je parlais des plaisirs, ta famille t'amenait au restaurant ou acheter une glace ou non on va combler de l'argent on n'était pas à ce point là on faisait quand même un McDo par mois à l'époque parce que du coup le McDo il était à Nîmes il fallait venir à Nîmes.
[30:55] C'est le restaurant idéal pour les enfants mais c'est vrai qu'on est toujours partis en vacances Moi, j'avais l'impression qu'on traversait la France alors qu'on allait juste 150 km à peine plus loin du coup. Mais pour moi, j'avais l'impression de partir dans d'autres contrées complètement inimaginables. Alors que non, du coup, on partait dans le département dessus. Même plus tard, j'ai appris que c'était même dans le Gard. J'étais resté dans le Gard. Mon Dieu, je suis parti à Chambourigou. Mais pour moi, Chambourigou, c'était la Loire-Atlantique. alors que pas du tout j'ai vraiment eu une enfance qui m'a appris beaucoup de valeurs qui était heureuse, qui m'a appris le respect, qui m'a appris tout ça et c'est vrai que.
[31:39] Maintenant du coup je sais que gagner un euro ça se gagne, ça se réclame pas Justement, tu as une donnée de transition parfaite il y a deux sujets que j'aimerais aborder avec toi Calvin, c'est l'entrepreneuriat c'est clairement quelque chose qui construit et structure ta vie si j'ai bien compris et après aborder les différents sujets chauds qu'il y a dans lgbt comment que ta vision là dessus donc du coup tu as toujours été entrepreneur non entrepreneurs c'est depuis 2021 depuis l'été 2021 on m'a donné l'opportunité d'être prestataire pour une conciergerie après j'ai grandi un petit peu j'ai fait d'autres activités dont maintenant la conciergerie en train de limiter voir d'arrêter.
[32:20] Et du coup en fait je me suis dit tout ça ça a été suite à l'accident médical que j'ai eu et du coup c'est vrai que tout ça je me suis dit maintenant pourquoi, travailler pour autrui alors que je peux travailler pour moi-même, même si on travaille pour des clients. Mais du coup, tout ça s'est engendré et maintenant j'ai une société qui allie le de nettoyage et l'événementiel et du coup qui me permet de travailler sur ces deux plans-là. Aujourd'hui tu vis quasiment ton activité de drag queen. Exactement. Et à terme, c'est de vivre que de ça j'imagine ? C'est ça, que de la scène en fait. Donc c'est vrai que ce soit drag, DJ, animateur de karaoké, host de spectacles, de cérémonies, etc. Donc ça, c'est des trucs que j'ai fait en amateur pendant quasiment 20 ans, pendant plus de 20 ans, pardon.
[33:07] Mais du coup, voilà, donc ça fait partie de ces choses qui me comblent. Et l'entrepreneuriat est compliqué. C'est vrai qu'on ne cotise pas forcément la retraite.
[33:17] On n'a pas de vacances. Quand on ne travaille pas, sauf si on a des salariés, on n'a pas de sous. Mais si on a des salariés, du coup, on paye l'URSSAF, plus le salarié. Et du coup, c'est pas la vie la plus pérenne. Clairement, mais on travaille différemment. Épanouissante ? Ah, mais tellement ! La liberté ? Alors, liberté, ça dépend, ça dépend, mais voilà, c'est vrai que du coup, j'ai pas eu de vraies vacances depuis 2021, les week-ends, j'ai compte sur les doigts des deux mains depuis 2021, pour avoir deux jours à peu près collés sans activité, mais du coup, c'est vrai que.
[33:55] J'ai cette chance-là aussi de me régaler, de m'épanouir même si des fois c'est, voilà, il y a des matins où on se lève on a quasiment pas dormi de la nuit mais il faut aller faire un départ Airbnb il faut aller... T'as déjà arrivé de faire la compta en drag queen ? Ouais, ouais pendant les shows je faisais ma compta alors avant de monter sur scène du coup, mais j'ai fait ma compta et après t'arrives à prendre la chantée, après let's go quoi, hop là les chiffres sur le téléphone tout se fait, et j'envoyais mes factures et après je suis monté sur scène et voilà et c'était très drôle en général de faire ça, peut-être une paire de fois mais du coup j'ai bien aimé aussi cet aspect là de ma vie où dans tous les cas tout est lié, Tout est lié, puisque du coup, les clients que j'ai au niveau de la scène, il faut aussi sortir les factures.
[34:52] Et même régulièrement, dès que je sors, dès que je finis une prestation, hop là, je prépare la facture, je l'envoie, et donc voilà, je fais la compta, je ne suis pas démaquillé.
[35:01] Mais après, non, c'est sympathique. Après, c'est juste une complétude au niveau du travail. Parce que du coup, en tant qu'entrepreneur, on fait tout de A à Z. Est-ce que tu sais combien il y a de drag queens qui vivent de leur prestation de drag queen ? C'est commun ou c'est plus difficile ? Il y en a, il y en a en fait. Après, il y en a beaucoup qui font du drag. En gros, c'est comme je fais des gâteaux ou je suis pâtissier. Il y en a qui font du drag, donc c'est une petite activité connexe. Mais après, c'est vrai que quand on a cette envie de faire le métier, on peut y arriver. Il y a des drags qui font ça. après sûr que c'est pas toujours évident de négocier les cachets au prix parce que du coup il ya des gens qui se disent c'est bon c'est pas ton métier ici et du coup elle tu c'est compliqué pour défendre ses tarifs de non parce que dès lors que j'arrive avec un bagage j'arrive avec, deux ans quasiment de professionnalisme par rapport à ça et je me dis ce que j'amène avec moi, c'est les tenues que j'ai achetées, que j'ai pu créer aussi, ou co-créer avec, ma couturière, du coup, qui est sur Saint-Césaire, que j'adore, c'est au fil et à mesure, suivez-la sur les réseaux, mais du coup, elle est top, mais du coup, j'apporte tout ça, j'apporte des shows qui sont répétés, c'est du temps de répétition, tout ça.
[36:23] Et je n'en démords pas. C'est-à-dire que maintenant, même s'il y a des personnes de prestige, c'est arrivé encore récemment, qui me proposent un show, mais qui est au chapeau ou gratuit. Le gratuit, je le fais deux fois par an. Je le fais pour le show de Noël que j'offre à une association et également pour l'association NG Mode, du coup, qui fait un gala tous les ans, qui milite pour l'accès au podium de défilé de mode à toutes les personnes. Donc aux personnes valides et les PMR également ou les personnes qui sont dans la Gcap qu'elles y soient et donc du coup c'est vrai que là j'ai fait déjà plusieurs éditions j'en ai fait 3 ou 4.
[37:02] Et du coup c'est vrai que ça fait partie des choses gratuites que je fais parce qu'il y a une valeur derrière auquel la gratuité s'impose parce que tous les autres artistes qui viennent, il y a eu Jesse Matador qui est venu, quelques grosses têtes d'affiches et pour autant du coup les personnes sont venues et elles ont fait gratuit aussi Je ne vais pas demander d'études par rapport à ça. Mais sinon, après, pour le reste, quand un bar me demande, le bar encaisse. Donc, si le bar encaisse, le bar peut me payer la salle de spectacle avec entrée payante. Ils encaissent, donc ça veut dire qu'ils peuvent payer les artistes aussi.
[37:38] Donc, après, tout dépend du contexte. Effectivement, il y a les shows professionnels, il y a les concours, où là, généralement, il n'y a que les hosts, les présentateurs et présentatrices qui sont rémunérés parce qu'on est sur ce concept-là. Mais après, quand on prend le concept du show professionnel, là par contre on rémunère les professionnels. Ça ne va pas plus loin que ça, en fait, tout simplement. Donc, du coup, c'est vrai que des fois, il faut faire comprendre que si je demande 300 euros, par exemple, pour une prestation, c'est que le devis est réfléchi par rapport à tel et tel modèle. Si pour une animation de mariage, par exemple, je prends entre 700 et 1 000 euros en fonction de ce qui est demandé, c'est parce qu'il y a du temps de travail, il y a la préparation en amont, etc. Bien sûr, bien sûr. Donc, du coup, il y a tout ça qui se fait. mais généralement quand on demande avec suffisamment d'assurance sans pour autant être dans la provocation, ça passe ça passe il faut juste avoir le bagage qui permet d'eux et le bagage effectivement on l'a dans les concours on l'a dans les scènes ouvertes dans les scènes ouvertes qui servent aussi à ça côté entrepreneuriat toi qui nous écoutes si tu veux justement développer ton business, mon métier à côté de Homo Heureux c'est justement l'accompagnement des entrepreneurs chez Business Mentor donc tu peux aller voir ça ça s'appelle Business Temple il y a notamment un podcast d'accompagnement sur le développement de son business.
[38:51] Là, ça fait déjà quand même un bon podcast. Je propose juste de conclure sur un sujet que je trouve assez.
[39:04] Marqué, marquant, c'est cette division qu'il y a dans la communauté LGBT, les uns qui veulent être connus, les autres qui tapent sur les autres, la difficulté de communication parfois entre les communautés, typiquement, quand une personne est en train de changer de genre ou de sexe, et du coup, des fois ça peut quitter l'autodatable ça peut se clasher même t'as une idée là-dessus ? t'as une opinion, un point de vue ? Ce n'est pas forcément un point de vue, ça va être juste... J'aime bien conclure avec des questions, moi, en fait. De se poser la question simple, rapide, efficace. Si une personne assume sa transition de genre ou a telle ou telle opinion, est-ce que ça va vraiment m'impacter ? Est-ce que vraiment ça va me changer quelque chose dans mon quotidien ? Si c'est le cas, je vais voir la personne, je vais en parler. Si ce n'est pas le cas, j'ai rien à dire quand quelqu'un m'annonce son changement de sexe j'ai juste à être heureux et soutenant carrément et inconditionnel de toute façon c'est pas nous je voulais évoquer surtout.
[40:13] La nervosité qu'il peut y avoir il y a un peu d'ego j'ai appris une chose c'est que sur la gay pride de Lyon les bars n'avaient pas le droit de défiler, il y a des choses comme ça il y a des petits trucs Alors qu'à Montpellier, au contraire, tout le monde était ensemble, il y avait un très beau cortège. En fait, je pense que dans la communauté, on veut tellement s'attirer, être le meilleur de la communauté qu'à un moment donné, non, stop. Il faut arrêter. Allez dans les backrooms, ça vous détendra tout le monde. Les backrooms pour filles, les backrooms pour mecs, les saunas, ce que vous voulez. Mais détendez-vous, pitié, détendez-vous. Détendons-nous tous, en vrai. On est censé être une communauté soudée, la communauté LGBTQIA+, en comptant les alliés, donc les personnes qui sont pas concernés par les autres lettres on est la majorité sur cette putain de planète.
[41:03] Parce que du coup, il y a toutes les lesbiennes, tous les gays, tous les bi, les intersexes, des trans. On est tous ensemble et en plus, on a des alliés.
[41:15] Sans Christiane Taubira, du coup, on n'aurait pas le mariage pour tous en France. Elle est hétéro, elle n'en a rien à foutre. Elle en a pris plein la gueule. Elle a assumé ses choix jusqu'à la fin. Donc, la loi, elle est passée. Et grâce à une alliée, on a accès au mariage
[41:28] et au divorce, du coup, forcément. Mais soyons soudés les uns envers les autres on est on n'est que de passage ce caillou on m'a donné mais pourquoi pour un terre voilà c'est ça pourquoi pourquoi faire preuve de crise d'ego en carton pâte quand c'est pas nécessaire les blessures que nous avons les blessures on les guérit avec 10 avec des médicaments pas en faisant d'autres blessures non l'accompagnement oui dans mes médicaments avec un avec un traitement je voulais dire un traitement qu'ils soient psychologiques ou quoi que ce soit mais une blessure physique pour prendre cet exemple là je me coupe avec un couteau c'est pas en coupant quelqu'un d'autre que je transmets ma blessure là je parle comme Van Damme mais du coup, on se soigne en désinfectant en prenant soin et c'est ça en prenant soin on est là on est suffisamment nombreux, ensemble pour contrer la minorité qui rejette ou qui va être agressante ou quoi que ce soit. C'est une minorité. C'est que dalle. Donc, on peut tous faire front ensemble.
[42:38] Mais juste, il faut avoir envie d'être ensemble. C'était la force de de très grands orateurs tels que Martin Luther King ou Nelson Mandela. Il y en a eu d'autres. C'est deux qui viennent là tout de suite en tête. Je pense qu'ils ont rassemblé les gens malgré le contexte et les circonstances. Ok. Calvin, un petit mot sur ton tatouage. Tu as deux tatouages magnifiques sur les jambes. J'en ai même d'autres, mais ils sont cachés. Du coup, on ne les verra pas. Ça sera sur ma chaîne OnlyFans. Merci. Je n'en ai pas, détendez-vous. mais en gros j'ai aussi dans toutes mes activités liées aux dragues du coup donc je suis DJ, animateur de karaoké, animateur de soirée j'en ai parlé tout à l'heure mais j'ai aussi la chance de rencontrer la superbe Samez Tattoo & Arts qui est sur Nîmes du coup qui est une tatoueuse extraordinaire et du coup j'ai été, je suis son modèle parce que du coup ça partira pas on peut faire ce qu'on veut, ça restera donc du coup j'ai cette chance là d'avoir croisé la route de Samez Tattoo et du coup son shop est sur Nîmes dans le secteur des Jardins de la Fontaine juste un peu avant et du coup.
[43:41] J'en profite aussi pour la remercier infiniment pour cette collaboration qu'on a et du coup je suis toujours fier de montrer ces oeuvres d'art sur la toile que je suis parfait, merci Calvin merci à toi tu es drag queen sur Nîmes, tu officies partout en France on peut te retrouver sur les réseaux sociaux divers et variés, si toi qui nous écoute a des questions tu peux les poser sous la vidéo sur le blog n'importe où calvin ou moi on te répondra éventuellement et merci pour ta fidélité en tout cas vraiment ça mais un commentaire ça fera plaisir à calvin je sais et puis on te retrouve dans un prochain épisode homo heureux point fr c'est calvin merci à toi merci à toi mille fois bientôt bye.
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